Originaire de Sainte-Colombe, à 30 km au sud de Rennes, elle a intégré l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes dans la section Peinture. Pour sa thèse de fin d’études, elle avait choisi d’illustrer, par la lithographie, des extraits des Chants de Maldoror de Lautréamont.
Les circonstances de la vie familiale ne lui permettant pas d’assumer pleinement son activité de peintre, elle a décidé de ranger ses pinceaux un soir de juillet 75, “un souvenir très précis”.
“Pendant cette parenthèse de 23 ans, quatre enfants ont grandi et mon énergie s’est reportée entre autres, dans la création d’un jardin, où j’ai élevé des dizaines de buis et d’ifs sculptés selon l’art topiaire, et donné corps à un rêve de petite fille qui se voyait avancer sous des voutes de fleurs de clématites, glycines , rosiers tombant en cascades…” Depuis 1998, elle a repris la peinture à plein temps et expose régulièrement en Bretagne.
Elle adresse sa « déclaration » à Line Paillat-Allain, 66 ans, née en Vendée dans une famille d’agriculteurs au milieu de l’épais bocage : « La ferme familiale était très isolée et on y arrivait par de petits chemins et des routes étroites.
Dans ma jeunesse, j’ai étudié un peu de droit et de psychologie à Nantes, puis très vite je suis partie à la découverte du monde : l’Espagne, le Nicaragua, Cuba, puis plus tard, le Pérou et le Chili. Entre temps, j’étais devenue infirmière en psychiatrie et j’ai pu exercer ce métier ainsi que celui de professeur de français en Espagne et documentaliste au Pérou. Après toutes ces années, presque 10 ans à me chercher en terres hispaniques, je suis rentrée à Paris en 1988.
Quand j’ai commencé à exercer en pédo-psychiatrie, j’ai cherché à rendre mon travail plus créatif par la musicothérapie auprès des enfants autistes et par un travail spécialisé en périnatalité.
En 1991, j’ai rencontré mon mari. À la naissance de notre fils, nous avons fondé une famille à Rennes. En 2014, mon mari est décédé à la suite d’un cancer. Je me suis retrouvée seule avec notre fils de 11 ans. Malgré le deuil et le chagrin, j’ai continué à me passionner pour mon travail auprès des enfants et de leur famille.
A l’heure de la retraite, il m’a paru important de continuer bénévolement à transmettre et exercer ce que je pense savoir le mieux faire : écouter et accompagner. Je le fais en tant qu’accueillante dans un LAEP (Lieu d’accueil enfants parents) et au sein de l’association ATEP (Association tunisienne d’éducation prénatale) ».
D’autre part, Line fait partie de l’association DéclicEthique qui organise Ciné’thique. Le « festival des films positifs » a lieu tous les ans, en janvier à Pont-Péan. Elle participe à la sélection des films et « éprouve beaucoup de bonheur dans ce partage de valeurs profondément humaines ».
Odile adresse son coup de cœur à Emmanuelle Jousset
“Ce qui m’anime, c’est la nature et le retour à l’essentiel.
Elevée en ville et formée pour être cadre dans l’industrie, j’étais sur les rails d’une carrière de jeune cadre dynamique avec mon mari, rencontré en école d’ingénieur. Le besoin de se loger et l’envie de quitter le bruit et l’agitation citadine nous ont conduits à rénover une maisonnette de pays à la campagne. Nous nous sommes passionnés pour la pierre et le « faire », ce qui nous a déjà fait prendre du recul sur nos rythmes professionnels effrénés.
La naissance de nos enfants nous a véritablement invités à franchir le pas de tout quitter pour créer un éco-lieu. Inventer une activité pluri-disciplinaire sur place nous a permis de vivre vraiment tous ensemble, de créer de nombreux projets et ainsi d’élever nos enfants dans un environnement sain et riche. Sensibles à la beauté de la nature et à sa fragilité, nous avions compris que notre vie « d’avant » n’était pas soutenable ni cohérente avec notre volonté de vivre harmonieusement dans la nature et de revenir à l’essentiel.
Education à l’environnement, éco-construction, distribution de produits locaux, événements conviviaux et surtout art et culture sont venus peupler notre quotidien, multipliant les rencontres et les coopérations. Nous nous sommes sentis vivants, humains, et en accord avec nos valeurs.
Aujourd’hui, c’est cette expérience que nous aimons partager. Avec nos enfants, pour leur donner des bases solides, mais aussi avec le public que nous accueillons, pour ouvrir des horizons. Au cours des huit années vécues dans notre « nouvelle vie », nous avons cherché à prendre soin de la nature mais aussi de l’humain. Nous avons compris que pour aimer la nature ou les autres, il fallait les connaître et nous nous employons à jouer les « entremetteurs » pour créer des rencontres entre les personnes et/ou avec la nature.
Nous nous penchons aussi sur la connaissance de soi et le développement personnel, ayant constaté que les gens (et nous-mêmes!) ne s’aiment pas eux-mêmes, ce qui entrave nos relations et nos projets. Pour contribuer à un monde meilleur, il nous faut nous-mêmes être meilleurs”.
Les choix musicaux d’Odile
– Jeff Buckley: Corpus Christi Carol, issu de l’album Grace (1995). Columbia
– Yann Fanch Kemener. Plac’hig Eusa, de l’album Enez Eusa (1995). L’Oz Production
– Michael Kiwanuka. Cold Little Heart. Extrait de l’album Love and Hate (2016) Polydor
En juin, le Carré VIP accueillera la Grenouille à grande bouche!