Elle travaille depuis 1978 dans l’éducation nationale avec des incursions dans le journalisme, les voyages à la voile et l’écriture. Aujourd’hui elle est conseillère pédagogique dans la circonscription de Combourg. Après trois recueils de nouvelles chez l’éditeur fougerais Henry des Abbayes, elle publie son premier roman Quitter l’hiver. Ce livre nous entraîne à travers le nord de la Bretagne pour le road trip de deux femmes qui n’auraient jamais dû se rencontrer. D’abord méfiantes et tournées chacune vers sa quête personnelle, fuite pour l’une et retour aux sources pour l’autre, elles vont peu à peu se découvrir et unir leurs forces pour des projets bien différents à deux moments essentiels de leur vie. Malgré la diversité de leurs parcours et de leurs aspirations elles se découvriront une ambition partagée: la soif d’une liberté à laquelle leur parcours ne les prédisposait pas. Deux portraits de femmes selon le cœur de l’auteur, décidées à ne pas laisser le conformisme et la tradition leur assigner un rôle qu’elles n’auraient pas choisi.
Sa « déclaration» va à Patricia Mériais, libraire de quartier à St Servan (Saint-Malo). Depuis des années, elle accueille des clients qui viennent chercher leur journal, de la papeterie ou de la lecture au Porte-Plume. Dans ce quartier, comme ailleurs, au fil de la journée – voire de la semaine !- certaines personnes ne parlent qu’aux commerçants, parce qu’elles vivent seules. Depuis ces dernières années Patricia voit les habitudes changer, la rue se vider le week-end alors que le samedi était « jour de pointe » autrefois. La vie des centre-ville change, les rues se vident, et la libraire se demande comment donner l’envie aux habitants de sortir et de se croiser… et de se parler !
Sylvette porte son coup de cœur à Anne Poulard qui arrive de six semaines au Burkina où elle travaille chaque hiver dans un village. Pendant le reste de l’année elle œuvre à ce projet au sein de l’association de Corseul qui récolte des dons et gère une recyclerie – générant deux emplois. Sylvette admire ce qu’elle fait et Anne lui répond « Cela ne coûte pas, ça me nourrit et ça m’apporte énormément »
N.B. : si vous souhaitez soutenir l’association Le Maillon, sa boutique solidaire à Corseul (près de Dinan, 22) est ouverte tous les jours de la semaine.
Avec son coup de gueule, elle s’énerve contre la déshumanisation de la société. « L’obsession des hommes à créer des technologies pour leur propre remplacement. On a de plus en plus de robots en action et de plus en plus en plus d’êtres humains laissés pour compte parce qu’ils deviennent moins performants que des machines. Je ne comprends pas, par exemple, tous les efforts produits pour créer des voitures autonomes, je ne comprends pas en quoi le remplacement d’un humain par une machine (excepté pour des tâches extrêmement dangereuses) représente un progrès. Et je comprends encore moins qui a décidé que les finances mondiales seraient pilotées à coups d’algorithmes et d’opérations totalement déshumanisées. La dématérialisation des services, la nécessité de s’inscrire sur des plates-formes numériques pour tout représentent une régression du service public et de la relation à autrui. Les formats numériques entrainent des accélérations, des simplifications au nom de la rationalisation. Moi, Daniel Blake de Ken Loach, où l’inhumanité des services sociaux détruit un maçon au chômage de cinquante ans. C’est une histoire poignante qui illustre l’évolution de nos sociétés. Hélas, la dégradation se poursuit depuis la sortie du film (2016). Il a été applaudi et récompensé mais nous continuons à chanter en nous enfonçant dans l’inhumanité comme Areski et Fontaine pendant L’incendie ».
Musiques choisies par Sylvette :
– Bird on a wire, Rosemary Standlay et Dom la nena. C’est la bande-son de son roman Quitter l’hiver.
- L’incendie, Brigitte Fontaine et Areski
- Les Marquises, de Jacques Brel
Prochaine invitée du Carré VIP : la Grenouille à grande bouche !